La pollution lumineuse
Martin Aubé, Ph.D. 2011
Qu'est-ce que la pollution lumineuse?
La pollution lumineuse pourrait être définie comme le résultat d'un éclairage abusif ou inapproprié
Photographie du ciel en Nouvelle Angleterre en temps normal et pendant le blackout de 2003.
Cette définition est très large, mais voici quelques éléments sur lesquels s'appuyer pour préciser le sens de abusif ou inapproprié.
- Éclairage mal orienté
- Vers le ciel soit
- avec des luminaire qui émettent une partie inutile de leur flux lumineux au-dessus de l'horizo
- avec des luminaires carrément conçus pour éclairer vers le bas mais qui sont tournés vers le haut. P. ex.: utiliser un projecteur pour éclairer un panneau publicitaire ou un édifice à partir du bas vers le haut.
Cette image est un composite annuel de la lumière émise vers le haut telle que détectée par le satellite DMSP avec le capteur OLS. Seule la lumière stable a été conservée. Elle est donc généralement représentative de l'éclairage artificiel, les feux de biomasse et les bateaux de pêche ayant été majoritairement filtrés dans le processus. La brillance de chaque point est la contribution combinée de la lumière émise directement vers le haut et de la lumière réfléchie vers le haut par le sol.
- Un dispositif qui éclaire au-delà de la zone d'utilité de l'éclairage. P. ex. Un luminaire destiné à éclairer un stationnement mais qui éclaire aussi le terrain du voisin. Ce problème peut se présenter même si on utilise des luminaires n'émettant pas vers le haut.
- Éclairage surabondant. L'oeil humain possède un grande plage dynamique et on utilise généralement beaucoup trop de puissance en tentant de reproduire des niveaux d'éclairage diurnes.
- Éclairage non uniforme. Le passage en alternance d'une zone bien éclairée à un zone mal éclairée entraîne un problème d'éblouissement momentané.
- Éclairage surabondant dans la partie bleue du spectre électromagnétique
- L'éclairage bleu diffuse 10x plus efficacement que le rouge. C'est pourquoi le ciel est bleu par temps clair. Le bleu est donc 10x plus dommageable pour le ciel étoilé que le rouge à intensité égale mais c'est sans compter que l'oeil humain est beaucoup plus sensible au bleu en vision nocturne (scotopique). Le facteur 10x est donc une évaluation minimaliste de l'impact relatif du bleu sur l'impact visuel astronomique de l'éclairage.
- L'éclairage bleu, mais plus particulièrement dans un bande spectrale centrée autour de 460 nm (réponse de la mélanopsine) a un effet perturbateur majeur sur le cycle jour/nuit de notre horloge biologique. Plusieurs études récentes documentent l'impact de cette lumière bleue la nuit et ce même à des niveaux d'intensité très faibles. Les impacts sur la santé humaine vont de la fatigue, du stress, et des troubles du sommeil jusqu'à une augmentation significative des risques de certains cancers (p. ex. cancer du sein ou du colon).
De quoi dépend la pollution lumineuse?
