Résumé

La télédétection de la pollution lumineuse peut prendre plusieurs formes selon le degré de précision ou le niveau de couverture que nous voulons avoir sur le plan angulaire ou sur le plan spectral (longueurs d'ondes). Par exemple un groupe du service des parcs américain a mis au point une caméra panoramique (fish eye) qui permet de photographier tout le ciel d'un seul coup sans toutefois pouvoir savoir le contenu en longueur d'onde de la lumière du ciel. Cette absence de discrimination en longueur d'onde, rend pratiquement impossible de distinguer par ex la lumière de la Voie Lactée de la pollution lumineuse. Il est souvent difficile d'obtenir beaucoup d'information à la fois sur le plan spectral et sur le plan angulaire étant donné la faible luminosité de la source observée et des temps d'acquisition de données qui en découlent. Au fil des ans le GRAPHYCS a mis au point le capteur le plus sophistiqué au monde sur le plan spectral (pour info svp lire cet article scientifique Kyba et al. 2012 qui donne un résumé des différentes techniques mise au point à travers le monde pour mesurer la pollution lumineuse http://userpage.fu-berlin.de/~kyba/publications/2012_Kyba_red_is_the_new_black.pdf ). La très bonne performance spectrale de notre appareil s'est nécessairement faite au détriment de la couverture angulaire. Avec notre spectromètre SAND, le temps d'acquisition d'une donnée peut atteindre facilement 2h sur des sites astronomiques. Dans ce contexte il devient absolument impossible de balayer le ciel en une seule nuit. C'est pour cette raison que nous avons entrepris la conception d'un appareil complémentaire qui aurait une définition spectrale moindre mais tout de même supérieure au détecteur panoramique du US Park Service. Cet appareil, le LPRad-1 possède donc une temps d'acquisition plus petit (actuellement de l'ordre de la minute). Il s'agit d'un radiomètre à filtres qui est conçu pour pouvoir discriminer la lumière provenant de la pollution lumineuse de la lumière naturelle (Voie Lactée, lune, ...). Cet appareil est en phase de validation sur le toît de l'AstroLAB du Mont-Mégantic et il fonctionne de façon permanente et autonome depuis plusieurs mois en colocalisation avec un spectromètre SAND. L'idée est d'utiliser la comparaison avec les données SAND pour en déduire une méthode de traitement des données LPRad qui optimisent l'extraction de l'information provenant uniquement de la pollution lumineuse sans absolument avoir de besoins d'utiliser le spectromètre.

Le projet consiste dans un premier temps à mettre au point la méthode de traitement des données LPRad pour obtenir le maximum d'information de cet appareil. Une ébauche de cette méthode est donnée ici: Principe du photomètre à bande large.

Une fois cette méthode validée et évaluée (incertitude associée), nous procéderons probablement à la fabrication d'un LPRad simplifié qui utiliserait les capteurs "Sky quality meter" de unihedron. Ce nouvel appareil aurait le gros avantage de diminuer grandement les coûts. Le nouvel appareil sera ensuite installé à l'AstroLAB du Mont-Mégantic en permanence et nous testerons ensuite la fiabilité de la monture robotisée pour balayer le ciel.

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